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Commissaires
Toutes ces choses montre des œuvres majeures d’Ève Cadieux, dont deux présentées en primeur : Morts annoncées (2017) et L’Entreposoir (2017). Il s’agit d’installations inédites constituées d’une projection et de piles d’images sous vitrine, qui seront conçues spécialement pour l’exposition. Des images du projet Aux puces seront également présentées en primeur. Ces œuvres s’inspirent du marché aux puces et des petites annonces sur le web, deux lieux d’échange qui proposent des modes de consommation alternatifs.
À ces trois corpus s’ajoutent les séries photographiques Avant l’Heure : les ateliers (2002-2004), des restes (2002) et DES RESTES II (2015), en plus d’une sélection d’images alliant texte et photographie issue de l’installation Cabinet d’un imposteur sincère (2006-2008).
Ève Cadieux explore la question du collectionnement et met en scène des objets hétéroclites. Sa pratique est ainsi liée à la relation avec des gens consommateurs, conservateurs ou collectionneurs d’objets de plus ou moins grande valeur matérielle. Elle utilise la photographie pour immortaliser des moments de rassemblement de ces objets de consommation souvent obsolètes ou objets fétiches, en passant par la babiole à laquelle elle donne toute son importance lorsqu’elle est reliée à l’affect.
Dans le cadre de ce bilan de mi-carrière, les commissaires souhaitent faire surgir un dialogue entre les divers projets de Cadieux, afin de démontrer la manière dont certaines œuvres antérieures résonnent avec d’autres plus récentes. Toutes ces choses veut stimuler une réflexion sur certains des thèmes de prédilection de la production de l’artiste : les transactions et transitions effectuées avec les objets, les temporalités programmées ou manipulées de la photographie, la matérialité de l’opération photographique, ainsi que l’obsolescence et les anachronismes tels qu’ils imprègnent l’œuvre d’art et la culture visuelle à l’ère des hétérochronies, tel que les définit Nicolas Bourriaud.
À travers les images photographiques qu’elle crée, s’observent des marques de mouvements sociaux ou encore des croyances personnelles, des témoignages d’époques plus ou moins loin de nous, des objets qui parlent de cultures, et surtout, l’observation du temps qui passe, non sans ironie quelquefois.
Comité scientifique :
- François LeTourneux, commissaire adjoint au Musée d’art contemporain de Montréal.
- Suzanne Paquet, professeure au département d’histoire de l’art de l’Université de Montréal.