Galerie - Université de Montréal
Flux, essai architectural de spatialité événementielle
Exposition

Flux, essai architectural de spatialité événementielle

Date

28 janvier au 15 mars 2015

Artiste

Irena Latek

MedialabAU présente, au Centre d’exposition de l’Université de Montréal, Flux, essai architectural de spatialité événementielle qui veut, littéralement, verser la ville dans l’architecture. Projeté sur un écran géant en forme du ruban de Moebius, l’œuvre Flux propose 14 paysages urbains à multiples échelles.

Les événements naturels et artificiels qui y surviennent et leurs temporalités variables s’unissent ici à l’existence humaine, elle-aussi, signifiée par les pulsions des êtres et leurs machines. Le dispositif matérialise ainsi l’idéal de l’architecture en mouvement, crée un espace hermaphrodite – un espace total et l’idéal de l’espace sans fin, espace de vie sans finitude, espace qui nous entoure, dont on ne peut pas s’extraire, et sa perception est libérée du cadre et des repères. Cette totalité, en constante transformation, liée par des réseaux de relations changeantes, fait une entité indivisible dans laquelle se mue une sorte d’œuvre totale et collective que l’installation cherche à capter, produire, transmettre, lui donner sens.

Les spatialités ainsi créées correspondent souvent à l’état de flottement et font expérimenter au visiteur la légèreté – cette volonté de jouer avec un espace en perpétuelle transformation, héritière des désirs suprématistes de libération de la pesanteur terrestre. Elle acquiert aujourd’hui des références nouvelles. L’œuvre les cherche, les exprime.

Flux est un édifice vivant, une architecture fabriquée de la ville dans ses états instables, de ses élans et ambiances hétéroclites. Enveloppant le corps dans un espace vidéo-sonore, l’installation réunit dans une seule émotion l’espace 3D et l’expression de la vie. L’espace, également organisme vivant, la vidéo/construction propose un autre sens au terme de l’architecture générative (biomorphique ou organique). Ce n’est pas le code générant la forme qui la désigne générative et biomorphique, mais son processus génératif permanent, son état de mutation, sa détermination à porter continuellement le souffle de vie. L’objet n’est pas saisissable dans sa choséité, mais vivant et donné à vivre. C’est la vie évoluant dans l’espace que trace l’objet – il devient dépendant de cette description, supplanté et constitué par elle. Flux dans sa recherche de l’architecture vivante s’approprie l’idée deleuzienne de la non préexistence de l’objet à sa monstration.

Tout au long des 25 minutes, l’œuvre plonge le visiteur dans des urbanités intensives de New York, Paris et Istanbul, lui permet d’arpenter leurs espaces publics, proposant ainsi de re-voir l’espace de la ville occidentale à un moment où ses paysages et cultures, ses lieux géographiques et histoires confrontent la mondialisation. Entrecroisant publics et sites divers, Flux fusionne individus, groupes et paysages de quatorze lieux :

NYC, Times Square (en feu)

Paris, Place de la République, le 1er mai

NYC, Brooklyn Bridge

Paris, Place de la Concorde

Istanbul, Place Galata

NYC, panorama de nuit

Istanbul, paysage au crépuscule

Paris, roller sur le boulevard Saint-Germain

Istanbul, paysage de soir

NYC, Pier 62 Skatepark-1

Istanbul, traversiers

NYC, berge avec hélicoptères

NYC, Pier 62 Skatepark-2

Istanbul, au bord de la Corne d’Or

Auteur

Pour en savoir plus...

L’artiste

Irena Latek est professeure à l’École d’architecture de l’Université de Montréal est professeure à l’École d’architecture de l’Université de Montréal, directrice du laboratoire de recherche-création medialabAU. Architecte diplômée de l’École Polytechnique de Varsovie et directrice de l’Institut de recherche en histoire de l’architecture (IRHA) de 1997 à 2000, Irena Latek a désormais ses intérêts de recherche à la lisière de l’architecture et des arts numériques. Ses travaux ont été exposés précédemment au Centre d’exposition de l’Université de Montréal, mais également à la Galerie SAT ainsi qu’en Espagne, en Allemagne et en France.

MédialabAU

Les explorations spatiales et médiatiques du laboratoire medialabAU  se situent dans une tradition de conceptualisation de l’architecture liée à la ville, au paysage et au territoire, dont l’élaboration passe par le travail du dessin et de l’image. Faisant du mouvement le premier niveau de pensée du projet, medialabAU explore les approches cinématographiques, vidéastes ou multimédias cherchant à renouveler la conception architecturale. Il s’agit de s’emparer du vaste kaléidoscope de moyens appartenant aux arts numériques pour chercher, dans l’inconscient collectif des formes inédites d’architecture, à déceler ses signaux et ses traces dans les lumières, les sons, les instants, les événements et les mémoires. Des instruments nouveaux, des objets et des médias iédits, émergent de ces recherches - le collage mouvant, le paysage interactif et la vidéo/construction. Flux expérimente cette dernière.

Les 14 œuvres et l’installation Flux ont été réalisées dans le cadre du programme de recherche-création du laboratoire medialabAU l’Architecture de la ville mouvante. Développement de méthodes de la représentation architecturale par les médias technologiques. Exploration architecturale de vidéo/espace et des projections immersives à avec l’appui du Fonds québécois de la recherche sur la socitété et la culture (FQRSC) et de la Fondation canadienne pour l’innovation (FCI). L’exposition a reçu l’appui du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada.

Crédits

Réalisation - Irena Latek

Composition et conception sonore - Simone D’Ambrosio

Caméra - Martin Bourgault, Fannie Duguay-Lefebvreet Irena Latek

Montage vidéo - Irena Latek

Assistantes - Stéphanie Leboeuf et Gabrielle Renault

Contribution aux compositions du son pour les paysages de NYC, Brooklyn Bridge, et NYC, Pier 62 Skatepark-1 et 2 : Charles Laurence Proulx

Contribution à la recherche :  Fannie Duguay-Lefebvre

Réalisation de la projection en technologie numérique IAM : Patrick Saint-Denis

Assistants : Hugo Duguay et Karl Robert