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MedialabAU présente, au Centre d’exposition de l’Université de Montréal, Flux, essai architectural de spatialité événementielle qui veut, littéralement, verser la ville dans l’architecture. Projeté sur un écran géant en forme du ruban de Moebius, l’œuvre Flux propose 14 paysages urbains à multiples échelles.
Les événements naturels et artificiels qui y surviennent et leurs temporalités variables s’unissent ici à l’existence humaine, elle-aussi, signifiée par les pulsions des êtres et leurs machines. Le dispositif matérialise ainsi l’idéal de l’architecture en mouvement, crée un espace hermaphrodite – un espace total et l’idéal de l’espace sans fin, espace de vie sans finitude, espace qui nous entoure, dont on ne peut pas s’extraire, et sa perception est libérée du cadre et des repères. Cette totalité, en constante transformation, liée par des réseaux de relations changeantes, fait une entité indivisible dans laquelle se mue une sorte d’œuvre totale et collective que l’installation cherche à capter, produire, transmettre, lui donner sens.
Les spatialités ainsi créées correspondent souvent à l’état de flottement et font expérimenter au visiteur la légèreté – cette volonté de jouer avec un espace en perpétuelle transformation, héritière des désirs suprématistes de libération de la pesanteur terrestre. Elle acquiert aujourd’hui des références nouvelles. L’œuvre les cherche, les exprime.
Flux est un édifice vivant, une architecture fabriquée de la ville dans ses états instables, de ses élans et ambiances hétéroclites. Enveloppant le corps dans un espace vidéo-sonore, l’installation réunit dans une seule émotion l’espace 3D et l’expression de la vie. L’espace, également organisme vivant, la vidéo/construction propose un autre sens au terme de l’architecture générative (biomorphique ou organique). Ce n’est pas le code générant la forme qui la désigne générative et biomorphique, mais son processus génératif permanent, son état de mutation, sa détermination à porter continuellement le souffle de vie. L’objet n’est pas saisissable dans sa choséité, mais vivant et donné à vivre. C’est la vie évoluant dans l’espace que trace l’objet – il devient dépendant de cette description, supplanté et constitué par elle. Flux dans sa recherche de l’architecture vivante s’approprie l’idée deleuzienne de la non préexistence de l’objet à sa monstration.
Tout au long des 25 minutes, l’œuvre plonge le visiteur dans des urbanités intensives de New York, Paris et Istanbul, lui permet d’arpenter leurs espaces publics, proposant ainsi de re-voir l’espace de la ville occidentale à un moment où ses paysages et cultures, ses lieux géographiques et histoires confrontent la mondialisation. Entrecroisant publics et sites divers, Flux fusionne individus, groupes et paysages de quatorze lieux :
NYC, Times Square (en feu)
Paris, Place de la République, le 1er mai
NYC, Brooklyn Bridge
Paris, Place de la Concorde
Istanbul, Place Galata
NYC, panorama de nuit
Istanbul, paysage au crépuscule
Paris, roller sur le boulevard Saint-Germain
Istanbul, paysage de soir
NYC, Pier 62 Skatepark-1
Istanbul, traversiers
NYC, berge avec hélicoptères
NYC, Pier 62 Skatepark-2
Istanbul, au bord de la Corne d’Or
Crédits
Réalisation - Irena Latek
Composition et conception sonore - Simone D’Ambrosio
Caméra - Martin Bourgault, Fannie Duguay-Lefebvreet Irena Latek
Montage vidéo - Irena Latek
Assistantes - Stéphanie Leboeuf et Gabrielle Renault
Contribution aux compositions du son pour les paysages de NYC, Brooklyn Bridge, et NYC, Pier 62 Skatepark-1 et 2 : Charles Laurence Proulx
Contribution à la recherche : Fannie Duguay-Lefebvre
Réalisation de la projection en technologie numérique IAM : Patrick Saint-Denis
Assistants : Hugo Duguay et Karl Robert