Galerie - Université de Montréal
Répliques
Exposition

Répliques

Date

2 mai au 14 septembre 2019

Commissaire

Emmanuel Galland

RÉPLIQUES est la quatrième partie du cycle d’expositions STATUER. Les figures du socle entamée en 2017. Cette nouvelle incarnation présente 14 artistes québécois en art actuel, qui se jouent de la forme et de la fonction du socle. En contrepoint, une série d’œuvres picturales de la Collection de l’université offre une traversée décalée du XXe siècle.

Avec les œuvres de Magali Baribeau-Marchand & Sara Létourneau, John Boyle-Singfield, Marie-France Brière, Eric Cardinal, Cooke-Sasseville, Eric Ladouceur, Mathieu Latulippe, Paryse Martin, Nadia Myre, Pierre&Marie, Olivier Roberge et de la Collection d’œuvres d’art de l’Université de Montréal, Edmund Alleyn, Marcel Barbeau, Louis Comtois, Ernest Cormier, Yves Gaucher, Pierre Granche, Alain Laframboise, Henry Léopold Masson, Louise Masson et Alfred Pellan.

Auteur

Biographies

À propos des artistes :

Magali Baribeau-Marchand & Sara Létourneau

John Boyle-Singfield

Marie-France Brière

Eric Cardinal

Cooke-Sasseville

Eric Ladouceur

Mathieu Latulippe

Paryse Martin

Nadia Myre

Pierre&Marie

Olivier Roberge

Le commissaire : Emmanuel Galland

Emmanuel Galland vit et travaille à Montréal depuis 1989. Formé en arts plastiques et en histoire de l’art à l’Université de Montréal, il travaille comme artiste, commissaire et consultant en cultures & communications, pratiques qu’il fusionne parfois. 

STATUER est un cycle d’exposition qu’il a initié depuis 2017 à Action Art Actuel (Saint-Jean-sur-Richelieu), Galerie B312 (Montréal), Galerie d’art Stewart Hall (Pointe-Claire). 

Ses actualités

Un extrait de l’exposition « Rituel festif » commissariée en 1997 pour la photographe Caroline Hayeur a été présenté à la Philharmonie de Paris - Cité de la musique dans ÉLECTRO du 9 avril au 11 août 2019. En 2019-2020, il est commissaire en résidence au centre d’artiste Jean-Jules Soucy. Il réapparaît de temps à autre comme artiste : au CACC (Ville de Saguenay) en mai-juin 2019 avec l’exposition photo « De Lafontaine à Racine, en passant par Bossé et Talbot / L’homme-sandwich ». Puis, de juin à août 2019, en duo avec François Lalumière ( « JE\TU ») au centre d’artistes Regart. En même temps, à titre de conseiller, formateur ou mentor, il travaille avec des artistes/créateurs et des organismes culturels au niveau de leur développement créatif et/ou pour un accompagnement professionnel. 

Ancré dans une archéologie du quotidien où l’affectif n’est pas exclu, son travail tente de mettre à jour des événements ou des faits a-historiques. Révéler ou cérer des liens est son seul credo. Faire émerger des collaborations est un des mobiles. Il a été écrit à son sujet : « Tisser des liens et ne jamais être là où on l’attend caractérisent sa démarche plurielle ».

Prix Pierre-Ayot (AGAC et Ville de Montréal) et la Bourse Duchamp-Villon (Centre Plein Sud). 

Ses engagements ont été divers comme l’implication au sein des conseils d’administration ( Centre CLARK de 1996 à 2004, MUTEK de 2001 à 2005, revue ESPACE), la participation à plusieurs comités / jurys des conseils des arts ou d’autres OBNL culturelles. 

ZOOM SUR L’EXPOSITION

Un cycle d’interprétation des oeuvres d’art actuel du corpus de RÉPLIQUES | STATUER. Les figures du socle - Partie IV.

ZOOM 1.0 L’oeuvre du duo d’artistes en art actuel, Cooke-Sasseville : La traversée.

Fondé à Québec au début des années 2000, le duo est composé de Jean-François Cooke et Pierre Sasseville. Souvent ludiques et déconcertantes, les sculptures et installations des artistes incitent à nous questionner sur notre société actuelle, nos comportements, notre rapport à la nature mais également sur les conditions du statut de l’artiste.

La traversée, produite en 2018, est une sculpture composée de vinyle, de bois et d’or 22 carats. Proposant plusieurs niveaux de lecture, on peut notamment y voir les ficelles utilisées sur les scènes de crime lors des études balistiques, celles-ci laissant suggérer que deux balles de revolver aux trajectoires rouges ont traversé ce cerveau plus grand que nature.

www.cooke-sasseville.com

ZOOM 2.0 L’oeuvre de l’artiste John Boyle-Singfield : Sans titre (Coke Zero).

Artiste montréalais questionnant le rôle de l’art au sein de notre société, John Boyle-Singfield utilise tant la sculpture, la vidéo, l’installation, que la performance et la peinture pour aborder ses diverses préoccupations, telle que la globalisation, souvent articulées autour des notions de mémoire, de valeur et d’exposition.

Réplique d’une oeuvre créée en 2012, Sans titre, (Coke Zero) est une sculpture composée d’un cube en plexiglas, rempli de la célèbre boisson. Elle revisite ainsi l’oeuvre de l’artiste Hans Haacke : Condensation Cube, créée dans les années 1960. Par la condensation engendrée par l’emprisonnement du Coke Zero, le cube semble respirer et la boisson perd de sa matérialité, et s’en trouve dénaturée, à l’instar de nombreux produits de consommation quotidienne : café sans caféine, bière sans alcool, etc.

[https://johnboylesingfield.net  ](https://johnboylesingfield.net  )

ZOOM 3.0 L’oeuvre de l’artiste Nadia Myre Petits objets / Jouets / Abstractions, Small Objects / Toys / Abstractions, réalisée en 2012.

Artiste québécoise et membre de la nation Kitigan Zibi Anishinabeg, Nadia Myre travaille de façon pluridisciplinaire tout en s’inscrivant dans une démarche participative. Elle aborde notamment les thèmes de l’identité, du langage, du désir et de la perte.

Sur ce présentoir sont disposés des ossements sculptés dont certains sont soutenus par des fils rouges, marquant l’esthétique des productions de l’artiste, qui font écho aux thèmes de l’appartenance, de la famille et de la communauté. Nous apercevons également des billes sur fond gris ; tel un rappel aux jeux de notre enfance, nous plongeant alors au cœur d’une mise en scène intime et ludique.

[http://www.nadiamyre.net/ ](http://www.nadiamyre.net/ )

ZOOM 4.0 L’oeuvre de Paryse Martin Les territoires fabulés.

Paryse Martin est une artiste à la pratique multidisciplinaire, associant à la fois dessin, sculpture, installation et animation. S’inspirant notamment de la nature, de la poésie et des contes fantastiques, Martin réalise ses oeuvres à l’aide de techniques s’apparentant aux métiers d’art, à l’art populaire et plus particulièrement, à l’artisanat traditionnellement associé aux femmes.

Produite en 2015, Les territoires fabulés permet à l’artiste d’évoquer la «complexité invisible du monde» à travers les entrelacs de carton ondulé et en saillies, formant des paysages complexes sur ce qui rappel un globe terrestre. Ces volutes cartonnées semblent d’ailleurs rappeler les motifs circulaires de La nuit étoilée (1889) de Vincent Van Gogh.

[www.lagalerie3.com/paryse_martin ](http://www.lagalerie3.com/paryse_martin )

ZOOM 5.0  L’œuvre du duo Pierre&Marie : Transit.

Artistes autodidactes de Québec, Pierre Brassard et Marie-Pier Lebeau forment un duo depuis 2008. Le collectif s’inspire particulièrement de souvenirs d’enfance, tout en étant ancré dans le présent : la société moderne y est une idée centrale exploitée via des thématiques telles l’éphémère et l’idéal inaccessible. La production de Pierre&Marie est marquée à la fois par une pratique disciplinaire décloisonnée et par la forte présence de références à la culture populaire.

L’œuvre Transit fait partie du corpus d’œuvres «Bref et scintillant», réalisé en 2012. S’insérant ainsi dans un réel «univers carnavalesque», le faux guichet automatique, à la fois grandeur nature et trompe-l’œil, a été conçu pour contrebalancer «la surenchère de paillettes et de sucreries du corpus». On y aperçoit d’ailleurs des paillettes dorées à l’écran !

[https://pierreetmarie.ca ](https://pierreetmarie.ca )

ZOOM 6.0 L’oeuvre Saphène, de l’artiste Marie-France Brière.

Artiste multidisciplinaire, Marie-France Brière utilise comme principal mode d’expression la sculpture sur pierre. Très active en art public depuis le début des années 1990, ces oeuvres sont notamment exposées à la Cinémathèque québécoise et au Palais de justice de Montréal.

Parfois comparée à une montagne enneigée ou encore à un glacier, Saphène a été taillée par l’artiste en suivant la veine principale de la pierre, d’où le nom de l’oeuvre, pouvant faire référence à une veine du corps humain. Cette démarche souhaite mettre à jour la morphologie de la matière brute relevant en partie du hasard et d’un parfait contrôle de la part de l’artiste.

www.mfbriere.ca

ZOOM 7.0  L’œuvre Etude pour la réalisation d’un building en plastique biodégradable de Mathieu Latulippe,

Diversifié autant dans sa technique que dans l’utilisation de ses matériaux, Mathieu Latulippe est un artiste qui examine les perceptions physiques, sociales et culturelles, qui influencent notre façon de voir et de ressentir les objets, l’espace et les gens. Au coeur de son travail, il conjugue de manière constante et subtile tant le grave et le comique, que le crédible et le ridicule.

Conçue comme une “oeuvre-socle” par le commissaire, Étude pour la réalisation d’un building en plastique biodégradable représente un exemple d’immeuble moderne assez minimaliste dans un monde où la tendance écologique serait poussée à son extrême. Elle devient alors une oeuvre supplémentaire issue d’une situation absurde et improbable.

www.galeriedivisionfr.com/matthieu-latullipe

ZOOM 8.0  L’oeuvre d’Olivier Roberge : Charnier 2 ou There Will Always Be Joy at the Moutain Top.

C’est à travers la sculpture, l’illustration, la photo et les paysages miniatures, que l’artiste donne forme à des mondes poétiques aux univers contradictoires. Il souhaite, par le biais de ses oeuvres, questionner la relation de l’Homme à la nature, ainsi que sa compréhension du monde.

L’oeuvre Charnier 2 ou There Will Always Be Joy at the Moutain Top, nous invite d’abord à nous focaliser sur une scène qui semble heureuse, au sommet de la montagne. Cependant, après quelques secondes d’observation, l’oeil est attiré par des traces macabres sur les flancs du massif rocheux, pouvant ainsi évoquer la ruée vers le bonheur.

https://www.oroberge.com

ZOOM 9.0  L’oeuvre Les maisons du duo d’artistes Magali Baribeau-Marchand et Sara Létourneau.

Formé en 2015 à Chicoutimi, le duo centre son travail autour de la sculpture et de l’installation. Magalie Baribeau-Marchand et Sara Létourneau abordent dans leurs oeuvres les notions reliées à la fragilité des matières, au geste et à la mémoire en créant des installations où se côtoient souvent nature vivante et nature artificielle.

L’oeuvre Les maisons est extraite du corpus « Natures mortes et autres manifestations de la vie et de l’artifice », qui fait suite à un important processus de collecte d’objets délaissés, précieux, obsolètes ou résiduels. Ainsi, ces modèles réduits n’ont pas été construits par les artistes, mais ont plutôt été glanés dans la rue, leur octroyant alors une seconde vie grâce au processus artistique du duo.

www.magalibmarchand.saraletourneau.ca

ZOOM 10.0 L’oeuvre L’oeil enchâssé, de Paryse Martin. 

Paryse Martin est une artiste à la pratique multidisciplinaire, associant à la fois dessin, sculpture, installation et animation. S’inspirant notamment de la nature, de la poésie et du conte fantastique, Martin réalise ses oeuvres à l’aide de techniques s’apparentant aux métiers d’art, à l’art populaire et plus particulièrement, à l’artisanat traditionnellement associé aux femmes.

Conçu comme un mobilier de type gyroscope faisant écho au vocabulaire scientifique, L’oeil enchâssée (2013) sollicite la participation du visiteur pour prendre vie et se révéler. Sa surface, aux tons colorés, présente une imagerie composée de diverses formes, couleurs et écritures propre à l’imaginaire de l’artiste.

www.lagalerie3.com/paryse_martin

ZOOM 11.0  L’oeuvre de Mathieu Latulippe Sans titre [Histoire naturelle, Sans titre [Art moderne], créée en 2008.

Diversifié autant dans sa technique que dans l’utilisation de ses matériaux, Mathieu Latulippe est un artiste qui examine les perceptions physiques, sociales et culturelles, qui influencent notre façon de voir et de ressentir les objets, l’espace et les gens. Au coeur de son travail, il conjugue de manière constante et subtile tant le grave et le comique, que le crédible et le ridicule.

L’oeuvre Sans titre [Histoire naturelle], Sans titre [Art moderne] a fait partie du corpus sélectionné pour l’exposition «La Grande Photographie, The Bigshots» au Centre Clark en 2009. Sous la forme d’une maquette, on y découvre ici deux scènes de visite muséales, mettant ainsi en abyme le visiteur qui observe cette oeuvre au sein même de notre exposition : RÉPLIQUES. L’oeuvre met de l’avant une réflexion menée sur les grands principes de la photographie contemporaine, ses paramètres et ses effets de mode, ainsi que son impact dans le monde de l’art.

www.galeriedivisionfr.com/matthieu-latullipe

ZOOM 12.0 L’oeuvre d’Eric Ladouceur Naturistes vs. Zombie ou le Désir = Désastre.

C’est par le biais de la performance, du dessin, de l’installation, de la vidéo ou encore la peinture, que l’artiste multidisciplinaire Éric Ladouceur exploite l’imaginaire du jeu et le culte de la jeunesse au sein de ses oeuvres. 

Dans son oeuvre Naturiste vs. Zombie ou le Désir = Désastre, l’artiste utilise l’ironie comme élément déclencheur et nous plonge au coeur de deux mondes : l’un clôturé, où tout semble bien aller, et l’autre, extérieur, semblant chaotique. Le visiteur est, par ailleurs, lui-même amené à pénétrer à l’intérieur de l’oeuvre, faisant partie, de façon éphémère de l’installation et de sa faune.

ZOOM 13.0  L’oeuvre du duo Pierre&Marie : Ici et maintenant.

Artistes autodidactes de Québec, Pierre Brassard et Marie-Pier Lebeau forment un duo depuis 2008. Le collectif s’inspire particulièrement de souvenirs d’enfance, tout en étant ancré dans le présent : la société moderne y est une idée centrale exploitée via des thématiques telles l’éphémère et l’idéal inaccessible. La production de Pierre&Marie est marquée à la fois par une pratique disciplinaire décloisonnée et par la forte présence de références à la culture populaire.

C’est dans une ironie certaine que nous découvrons Ici et maintenant, une sculpture en mousse polyuréthane, présentant un extincteur qui semble complètement dénué de sa fonction.Il en émane d’ailleurs un jet noir charbon, nuage épais légèrement scintillant. Une image chaotique induite par le duo, permettant de laisser planer le doute sur l’origine de l’incident et qui se joue de notre perspective.

ZOOM 14.0 L’oeuvre d’Éric Cardinal : Translations.

Le style bien particulier de Cardinal se traduit par un assemblage de matériaux improbables. Objets usuels et quotidiens côtoient des substances non-identifiables et vont même jusqu’à se fusionner dans des formes qui outrepassent toute catégorisation ou intelligibilité.

Dans Translations, le concept de répliques, propre à l’exposition, est vu ici via les formes et les textures qui sont obtenues et ensuite transposées dans de nouvelles matières telles que la cire, le plâtre et la résine. Des numérisations d’objets servent aussi de point de départ à une sorte de récursivité entre le réel et le virtuel. Cette nouvelle façon d’intervenir, par le biais de technologies émergentes, confronte la pratique sculpturale à ses propres limites.

CRÉDITS :

Production : Justine Boeuf et Maude Lavoie-Payeur, Assistantes en muséologie

Révision : Karine Larocque, Agente de promotion et de liaison

Photos et textes : © Centre d’exposition de l’Université de Montréal, 2019

Remerciements

Le Centre d’exposition de l’UdeM et le commissaire Emmanuel Galland remercient la Galerie Art Mûr, la Galerie 3, la Galerie Division, l’Atelier CLARK, les responsables de la Collection d’oeuvres d’art de la Ville de Montréal, ainsi que Jennifer Alleyn, Louis Cummins, Louise Masson et Keelan Young.